Chez nos frères chrétiens d’orient, l’adoration des mages, le baptême de Jésus et les noces de Cana sont fêtés dans une unique liturgie. C’est une façon d’exprimer leur commune signification, la manifestation au monde de la divinité de Jésus.
Mais les choses ne s’arrêtent pas là, car en retour, quelque chose est prononcé sur notre propre chemin de vie avec Dieu, notre divinisation à venir, pour employer une expression appartenant également à la Tradition de nos frères orientaux. Lorsque nous écoutons le récit des noces de Cana, nous entendons que Jésus transforme au cours d’un mariage de l’eau en vin excellent. Jésus par ce miracle donne une profondeur aux noces : un événement majeur de la vie des hommes, sur le point d’être gâché par le manque, devient un festin qui étonne le maître et le marié lui-même.
C’est une belle image de nos vies. Lorsque nous accueillons le Christ, il rehausse tous nos actes, toutes nos décisions, tout ce que nous partageons. Il révèle ainsi cet appel divin à devenir nous aussi fils dans le divin Fils. Je conclurai par une comparaison : il existe en peinture une technique de représentation appelée l’anamorphose. Lorsque nous sommes en face d’une anamorphose, nous ne voyons qu’une image déformée, comme si elle était reflétée dans un miroir courbe. Il faut se déplacer pour la découvrir dans sa beauté. Le Christ nous fait faire un pas de côté afin de bien voir la beauté de notre vie. Laissons-le nous guider.
Père Bertrand ARSAC
*Exemple de peinture : Anamorphose de RUBENS