Le récit de la guérison de l’aveugle Bartimée (Mc 10,46-52), que nous réécoutons ce dimanche, nous rappelle notre besoin d’être sauvés. Sans doute aussi cette question : pourquoi le Seigneur ne semble-t-il pas toujours exaucer nos prières ? Interrogation redoutable lorsque l’on demande par exemple à Dieu de guérir un jeune malade, encore tout innocent. Jésus a guéri quantité de personnes, et continue à le faire par notre intercession et celle des saints. Pour autant, tous n’obtiennent pas dès ici-bas le retour à une pleine santé physique.
Si l’évangile du jour présente un aveugle, c’est aussi qu’il est le modèle du disciple, qui a rencontré et reconnu l’amour du Seigneur et a tout quitté pour le suivre. Lui qui était dans les ténèbres a trouvé la Lumière, qui est le Christ lui-même. Ce jour-là à Jéricho, un aveugle a physiquement reçu la guérison de ses yeux mais par-dessus tout, celui-ci a reçu la guérison de l’âme. Voici la prière que le Seigneur exauce toujours, alors qu’il nous interroge nous aussi : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » (Mc 10,51). Ainsi l’exprimait le Curé d’Ars : « Si tu lui demandais vraiment ta conversion, elle te serait accordée ». Même si nous ne sommes pas responsables de nos infirmités, nous restons par notre péché une partie du problème. Lorsque nous prions pour notre conversion, nous devenons une partie de la solution ! En ce sens, la Vierge Marie n’est pas à côté de la plaque lorsqu’elle demande aux trois bergers de Fatima le 19 août 1917 de prier pour la conversion des pécheurs. La Première Guerre Mondiale, tout comme les persécutions antireligieuses, sont alors à leur comble mais c’est bien la réponse que Dieu apporte. Sans l’illumination des consciences par l’Esprit Saint, des guérisons auraient beau se produire, elles ne seraient que de courte durée et ne changeraient pas la face du monde. Saint Bartimée, priez pour notre conversion !