« Si nous voulons sauver notre vie, c’est-à-dire si nous voulons participer à la résurrection du Christ, si nous voulons vraiment surmonter ce qui constitue les forces de mort dans notre existence, il faut que nous acceptions de suivre le chemin du Christ, que nous nous renoncions nous-mêmes et que nous prenions notre croix.

C’est pourquoi dans l’expérience chrétienne, la profession de foi n’est jamais dissociable, ni dissociée des manières de vivre. On ne peut pas porter une profession de foi pleine et entière à la personne du Christ mort et ressuscité en voulant conduire notre vie comme si nous avions la possibilité d’échapper à la mort.

Le chemin de notre vie chrétienne est simultanément une profession de foi en la personne de Jésus de Nazareth, Fils de Dieu, Messie d’Israël, Sauveur du monde, et, en même temps, transformation de notre vie, renouvellement de notre façon de penser et d’agir, de telle façon que chaque jour nous ne soyons pas simplement des gens qui ont d’un côté une parole de foi qui s’exprimerait, parfois laborieusement, dans la prière et puis à côté de cela une façon de vivre qui ne s’inquiète pas trop de savoir ce que Dieu attend de nous. Je ne peux pas dire que je crois au Christ si je ne cherche pas ce que Dieu attend de moi, aujourd’hui, dans mon existence. Professer la foi au Christ, vouloir être de ses disciples, essayer de marcher à sa suite, ce n’est pas simplement une intention du cœur, c’est une transformation de la manière de vivre, c’est une conversion à ce qui plait à Dieu. »

+ André cardinal Vingt-Trois