« Saluez-vous les uns les autres par un baiser de paix. »

ÉDITO

« Saluez-vous les uns les autres par un baiser de paix. »

Inutile ? Hypocrite ? Gênant ? Que n’avons-nous pas entendu parfois au sujet du geste de paix auquel le célébrant peut inviter les fidèles durant la messe ? Ce passage de la deuxième épître aux Corinthiens nous invite pourtant à le prendre au sérieux. Pour saint Paul, la condition nouvelle du chrétien implique de vivre en paix avec ses frères et d’exprimer cette paix « par un baiser ». Oui, les chrétiens sont appelés à vivre en paix. Pourquoi ? Car, d’après Paul, « le Dieu d’amour et de paix » sera avec eux. La haine et la discorde nous séparent donc du Dieu qui est amour et paix, alors qu’en vivant en paix et en se donnant mutuellement la paix, Dieu est avec nous. Pensons-y lorsque nous échangerons le geste de paix durant l’eucharistie ! Mais l’enseignement de l’Apôtre ne s’arrête pas là. Il évoque en effet un salut qui s’exprime par un « baiser ». Nous pouvons éventuellement mettre de côté cette précision en considérant qu’elle s’explique par la culture de l’époque. Mais la période que nous traversons pourrait nous aider à saisir qu’il ne s’agit pas seulement du point de vue d’un Juif romain du Ier siècle.

Beaucoup d’entre nous ressentent le manque d’expressions tactiles de notre communion fraternelle, sous la forme d’une poignée de main, d’une accolade, d’un baiser ou autre. Eh bien, comprenons aujourd’hui que ce manque est légitimement fondé dans la Révélation de Jésus ! Celui-ci a voulu se donner à nous dans la rencontre de son Corps avec notre corps et, grâce à Dieu, les fidèles qui s’y sont disposés ont retrouvé la communion eucharistique. De même, pouvons-nous désormais aspirer à retrouver une communion entre nous s’exprimant par le toucher ! Oui, comme la Bible ne cesse d’en témoigner, la soif de communion de l’homme, avec Dieu et avec ses frères, est tout autant charnelle que spirituelle. Ainsi, par exemple, prie le Psalmiste : « mon âme a soif de toi ; après toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau. » (Ps 62, 2) Par conséquent, puissions-nous en ce dimanche de la Trinité accueillir et vivre notre vocation charnelle et spirituelle à l’amour et à la paix.

Par le Père Philippe de Forges

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