Instruction romaine sur la guérison
Puisque nous prions explicitement pour les guérisons dans notre paroisse durant la prière des malades du jeudi, nous nous permettons de mettre en ligne des extraits de ce texte de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi qui nous donne des repères et des éléments de réflexion. (Cliquez ici pour lire l’intégralité du document)
CONGRÉGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI
Instruction sur les prières pour obtenir de Dieu la guérison
«L’homme est appelé à la joie, mais chaque jour, il fait l’expérience de très nombreuses formes de souffrances et de douleurs. Pour cela, le Seigneur, dans ses promesses de rédemption, annonce la joie du coeur liée à la libération des souffrances (cfr Is 30,29; 35,10; Bar 4,29). En effet, il est «celui qui libère de tout mal» (Sg 16,8) (…).
«Jésus parcourait toutes les villes et les villages, enseignant dans leurs synagogues, proclamant la Bonne Nouvelle du Royaume et guérissant toute maladie et toute langueur» (Mt 9,35; cf. 4,23). Les guérisons sont des signes de sa mission messianique (cf. Lc 7,20-23). Elles manifestent la victoire du règne du Dieu sur toute sorte de mal et deviennent symboles de la guérison de l’homme tout entier, corps et âme. En effet, elles servent à démontrer que Jésus a le pouvoir de remettre les péchés (cf. Mc 2,1-12), elles sont signes des bienfaits du salut, comme la guérison du paralytique de Bethzatha (cf. Jn 5,2-9.19-21) et de l’aveugle-né (cf. Jn 9) (…).
La victoire messianique sur la maladie et sur les autres souffrances humaines n’advient pas seulement par leur élimination avec des guérisons miraculeuses, mais aussi par la souffrance volontaire et innocente dans la passion du Christ qui donne à chaque homme la possibilité de s’y associer. De fait, le Christ lui-même, qui est sans péché, souffrit pourtant durant sa passion des peines et des tourments de toute sorte, et prit sur lui les douleurs de tous les hommes (…).
L’Eglise accueille les malades non seulement comme objet de sa sollicitude aimante, mais aussi en leur reconnaissant l’appel «à vivre leur vocation humaine et chrétienne et à participer à la croissance du Royaume de Dieu sous des modalités diverses et même plus précieuses. Les paroles de l’apôtre Paul doivent devenir leur programme et, tout d’abord, elles sont une lumière qui fait briller à leurs yeux le sens de grâce de leur situation elle-même: «Ce qu’il reste à souffrir des épreuves du Christ, je l’accomplis dans ma propre chair, pour son Corps qui est l’Eglise» (Col 1,24) (…).
L’acceptation de la volonté de Dieu étant acquise, le désir du malade d’obtenir la guérison est une chose bonne et profondément humaine, surtout quand elle se traduit par la prière confiante adressée à Dieu (…).
Pendant la vie publique de Jésus, plusieurs malades se tournent vers lui, directement ou par l’intermédiaire de leurs amis ou conjoints, pour solliciter le rétablissement de la santé. Le Seigneur accueille ces demandes et les évangiles ne contiennent aucun exemple où ces prières soient blâmées. La seule fois où le Seigneur se plaint, c’est à propos d’un manque de foi éventuel: «Si tu peux! Tout est possible à celui qui croit» (Mc 9,23; cf. Mc 6,5-6; Jn 4,48) (…).
La finale de l’Evangile de Marc et la Lettre aux Galates, comme on l’a vu plus haut, ouvrent la perspective et ne limitent pas les guérisons miraculeuses à l’activité des Apôtres et de quelques évangélisateurs ayant un rôle important dans la première mission. De ce point de vue, les allusions aux «charismes de guérison» (cfr 1 Co 12,9.28.30) revêtent une importance particulière. Le sens de charisma en soi assez vaste, est celui de «don généreux»; et dans ce cas, il s’agit de «dons de guérisons obtenues» (…).
Non seulement la prière des fidèles qui demandent leur guérison ou celle d’un autre est louable, mais l’Eglise, dans sa liturgie, demande au Seigneur la santé des malades. D’abord, elle a un sacrement «spécialement destiné à réconforter ceux qui sont éprouvés par la maladie: l’onction des malades». Par cette onction sacrée et la prière des prêtres, «c’est l’Eglise tout entière qui recommande les malades au Seigneur souffrant et glorifié, pour qu’il les soulage et les sauve» (…).
En ce qui concerne les assemblées de prière qui se fixent comme objectif précis d’obtenir des guérisons – objectif, sinon dominant, du moins déterminant dans leur programmation – il est opportun de distinguer celles qui peuvent faire penser à un «charisme de guérison» vrai ou apparent, des autres qui n’entretiennent aucun lien avec un tel charisme. Pour qu’on puisse parler d’un éventuel charisme, il faut que s’impose comme déterminante pour l’efficacité de la prière, l’intervention d’une ou de plusieurs personnes ou d’une catégorie précise de personnes, par exemple les dirigeants du groupe qui animent la réunion (…).
Ceux qui conduisent les célébrations de guérison, liturgiques ou non-liturgiques, doivent essayer de maintenir dans l’assemblée une atmosphère de dévotion sereine et doivent garder la prudence nécessaire si des guérisons surviennent parmi les assistants (…).