Le passage qui suit est tiré librement du livre « Le Grand Divorce » de C. S. Lewis. Dans l’imaginaire de l’auteur, quelques âmes ont la possibilité de quitter l’Enfer pour le Ciel ; elles se trouvent devant l’entrée du Paradis, sans avoir encore été purifiées de leurs attachements. Écoutons la conversation de deux d’entre elles, qui sont en train de faire leur choix : rester et continuer au Paradis, ou retourner dans la « Ville » en bas, en Enfer.
« Vous pensez rester ? »… « Ce n’est que de la propagande. Un être humain ne pourrait pas vivre ici. Cette proposition de rester ici pour être heureux pour l’éternité n’est qu’un coup de pub. »
« Et vous avez vécu – euh – en bas – dans la Ville – pendant un certain temps ? »… « Dans ce qu’ils appellent l’Enfer ? Oui. C’est décevant aussi. Ils vous font croire qu’il y a du feu, des diables et toutes sortes de gens intéressants qui brûlent sur des grilles – Henry VIII et tout ça – mais quand vous y arrivez, il n’y a rien d’extraordinaire ».
« Je préfère être ici. Il paraît que si on reste, on finira par s’acclimater. »… « Je sais tout cela. Toujours le même vieux mensonge. Les gens m’ont raconté ce genre de choses toute ma vie. Bien sûr, ils continueront de raconter la même histoire si quelqu’un est assez fou pour les écouter ».
« Mais qui sont « ils » ? Ici, les affaires sont peut-être dirigées par quelqu’un d’autre ? »… « Une nouvelle direction? Ne le croyez pas ! Ce n’est jamais une nouvelle direction. Tout ce qui se passe ici est géré par les mêmes personnes que dans la Ville en bas. Ils se moquent de nous. »
« Je croyais qu’ils étaient en guerre ? »… « C’est la version officielle. Mais qui en a vu des signes? Quoi qu’il en soit, qui veut être sauvé ? Qu’est-ce qu’il y a à faire ici ? »
Et nous ? Sommes-nous capables de faire le choix du Bien ?