Il n’y a pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne, une expression qui semble bien s’appliquer à Jean-Baptiste. Il y a une semaine, toute la Judée venait se faire baptiser par Jean. Parmi eux, Jésus, désigné sous les traits du messie. C’est l’amorce d’un triomphe. Le messie baptisera dans l’eau et le feu et il tient la pelle à vanner, autrement dit : il va faire le ménage. Aujourd’hui, nous le retrouvons en prison, en proie aux doutes. Jésus est-il le messie ? Manifestement, ce qui lui est rapporté de ses actions ne le convainc pas, comme si Jésus ne se comportait pas comme le messie attendu. Comme si Jésus n’agissait pas selon l’idée que Jean projetait sur le messie. Il y a un écart entre sa représentation du Christ et ce qu’il en perçoit réellement.
N’en va-t-il pas de même pour nous ? Ne nous faisons nous pas souvent une fausse image d’un Dieu qui exhausse nos désirs à l’encontre de Dieu qui accompagne pas à pas nos vies parfois chaotiques. C’est le mystère de Noël qui se déploie, mystère de l’Emmanuel, Dieu avec nous, plus que Dieu au-dessus de nous. Et si nous aussi nous apprenions à nous appuyer sur les humbles témoins de Dieu plus que sur nos désirs de puissance…
Père Bertrand ARSAC
