Aujourd’hui, c’est la fête de tous les Saints du Ciel, de ceux qui déjà, chantent les louanges du Seigneur avec les chœurs d’anges qui l’entoure. Nous pourrons essayer de goûter ça lorsque nous chanterons le Sanctus, comme la préface de ce jour nous y invite : avec la foule immense des saints et des anges, d’une seule voix, nous célébrons ta louange en proclamant…
Que cette préfiguration de notre vie céleste nous incite à pratiquer une vie parfaitement évangélique qui nous rendra digne de rejoindre cette foule immense. Et l’évangile de ce jour — le début du sermon sur la montagne —, nous y invite par cette litanie des « heureux ».
S’il semble que ces promesses sont pour aujourd’hui, la justification est souvent au futur. Par exemple, ceux qui pleurent sont invités à être heureux parce qu’ils seront consolés. La consolation leur est promise, et c’est cette espérance qui permet de goûter dès aujourd’hui à cette vie bienheureuse.
Entre le « déjà » et le « pas encore », on parle de « tension eschatologique » (c’est à dire, en attente de la fin des temps), qui est la réalité existentielle de notre vie chrétienne. Baptisés, nous sommes déjà sauvés, tout en attendant encore le salut, et en ayant encore sur cette terre bien des combats à mener contre le péché. L’Esprit-Saint que nous avons reçu dans les sacrements de l’initiation, « Il [l’]a mis dans nos cœurs, première avance sur ses dons » (2Co 1, 22).
Le Royaume de Dieu, est — dès maintenant — aux pauvres de cœur, aux persécutés pour la justice. Il est déjà présent dès aujourd’hui, mais il est aussi à venir, à espérer et à construire. Le Royaume de Dieu, ce n’est pas le paradis sur terre, mais l’espérance qui nous fait tenir dans l’adversité, l’espérance du retour du Christ, de notre association aux Saints du Ciel, de la vision béatifique.
Heureux ceux qui espèrent en la venue prochaine de Notre Seigneur Jésus-Christ. Levez les yeux, le voilà déjà qui vient à notre rencontre, dans l’eucharistie !
Père Laurent GHIRARDOTTI
« Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse »
