Nous fêtons le Christ-Roi. Cette dénomination peut nous paraître bien loin de nos catégories actuelles, mais au-delà du mot est posée la question de la juste autorité du pouvoir. Qu’est-ce qui la fonde ? L’acclamation populaire ? La naissance ? Le récit de l’évangile ne nous engage pas dans cette direction. Jésus a bien été acclamé par les foules à son entrée dans Jérusalem, sans que cela ne signifie une vraie adhésion à sa parole. Sa naissance l’accrédite davantage, dès lors qu’on le reconnaît comme Fils de Dieu. Mais là aussi que de résistances…
Tout au long de son passage sur cette terre, Jésus a opéré des miracles et posé des paroles dont il aurait pu user pour imposer une forme de pouvoir. Il eut été si facile de se dire roi à ces occasions ! Mais il demande la discrétion, et renvoie chacun à sa liberté. Quelle leçon donnée à tous ceux qui cherche à manipuler ou exercer une influence à partir de leurs dons. Jésus ne s’approprie qu’une seule fois le titre de roi, dans l’échange avec Pilate, alors qu’il est humilié, dépouillé, après qu’il a lavé les pieds de ses disciples. La vraie autorité se dessine ici, dans le don qu’il fait de lui-même à l’humanité. Oui servir, c’est régner.