La pauvre veuve de l’évangile a donné malgré sa pauvreté. Sa pauvreté ne l’a pas découragée. N’ayant que deux petites pièces de monnaie, elle avait quelque chose à donner à Dieu. Et ce jour-là, elle a su faire une folie : donner sa dernière assurance, s’en remettre à Dieu pour l’avenir, et pour le pain d’aujourd’hui.
Elle a accepté de manquer, pour que Dieu, dans sa vie, fût le premier servi. Elle a su affronter le risque de manquer, comme la veuve de Sarepta, qui a sacrifié pour Élie sa dernière poignée de farine. Elle n’a pas eu peur de sa pauvreté, ni devant Dieu ni devant les hommes.
Elle n’a pas regardé le don des autres pour se comparer et s’en attrister. Elle a donné comme elle l’avait résolu dans son cœur. Et non seulement elle a su donner, bien que pauvre, mais elle a donné sa pauvreté ; et c’est cela surtout qui a touché Jésus. Elle savait que son obole allait la rendre plus pauvre encore, mais sa foi toute simple et droite lui disait que Dieu l’aimait ainsi, qu’elle n’avait pas à attendre de devenir riche pour pouvoir donner.
Dieu accueille avec joie l’offrande d’une pauvre qui reste pauvre, et qui accepte de le rester devant lui et devant les hommes.
Dans ce don inconditionnel, Jésus retrouve l’un des réflexes de son propre cœur : « lui qui, de riche qu’il était, s’est fait pauvre, pour nous enrichir par sa pauvreté ».
La veuve de l’Évangile nous montre le vrai chemin : quelles que soient nos pauvretés, sachons les reconnaître, les présenter au Seigneur, et nous mettre, dès aujourd’hui, sans attendre, au service du Royaume, avec ce que nous avons, tels que nous sommes, tels que Dieu nous voit et nous aime.