Je ne sais pas prier. Encore moins au milieu de cette ville bruyante, dans les rues, les wagons du métro. Et pourtant que faire d’autre en ces moments où mon esprit n’est pas pleinement sollicité ? Que faire d’autre lorsque mes frères parisiens sont si proches dans l’espace et si inaccessibles en fait ? Je ne veux pas me réfugier dans la contemplation de mon téléphone : lui seul parle et ne me laisse pas la parole. C’est trop vexant. Je ne veux pas écouter la radio ou bien m’informer sur les réseaux sociaux : cela me conduit trop vite au désespoir. Je ne veux pas rêvasser : cela ne m’aidera pas à aimer. Alors que faire d’autre que de prier ? Et pourtant, je ne sais pas prier.
Alors elle me tient la main, cette mère donnée par le Christ depuis sa croix, sa gloire. Elle m’apprend à prier, à aimer ces gens qui m’entourent, à espérer. Chapelet à la main, dizaine après dizaine, mystère de la révélation de Jésus après mystère, elle me guide sûrement à ma place : intercéder debout devant Dieu et devant mes frères, pour sa gloire et le salut des hommes. Je suis perdu sans la récitation du rosaire.