Durant tout l’été, des personnes n’ont cessé de m’interpeller à propos de la rumeur relatant que les pauvres de Paris furent emmenés de force en province à cause des jeux olympiques. Or dans les rues de Paris, cette rumeur ne trouve aucun fondement. Les uns et les autres sont aux mêmes places, mangent aux mêmes distributions alimentaires. Certains, par bonheur sont relogés en foyer, le plus souvent dans Paris même.
Fin août, je passe voir Laurence, sur son matelas dans la gare St Lazare. Les employés de la RATP me rapportent la rumeur selon laquelle elle fut embarquée par la police. Dans la même journée, je croise Laurence tout heureuse de me montrer les clefs de sa chambre et en profitant pour se renseigner sur les démarches à faire pour recevoir le baptême. Même histoire pour W. donné pour mort dans la rue et bienheureux de se reposer dans un foyer lorsque je le joins au téléphone. Cet été eu son lot de décès, comme tous les étés pour les gens de la rue : Jean Paul, Youssef… Mais aussi son lot de bonnes nouvelles.
Lorsque nous n’avons plus d’information, nous envisageons le plus souvent le pire, alors que c’est peut-être le meilleur qui arrive. Et lui, nous ne l’avons pas prévu. Comme si Dieu n’était pas là, jamais actif. Jésus annonce que le Royaume est proche. Il nous demande d’apprendre à espérer, à attendre le meilleur qui vient. Ce qui s’oppose à la rumeur, c’est la louange qui accueille le réel, qui voit Dieu agir simplement, discrètement.