Une des valeurs de notre époque de changements consiste à redécouvrir l’intelligence collective. Ce qui fut évident pour l’Antiquité des écoles philosophiques, pour St Augustin toujours dans un groupe d’amis réfléchissant ensemble, ou bien pour le Moyen Age des monastères, des universités et des conciles, ne le fut plus pour la modernité. Elle exalte le penseur solitaire, Rousseau ou Voltaire. L’individu finit par penser en opposition aux autres. Il se différencie et la communion n’est plus compréhensible : le couple, la nation, la paroisse.
Or un couple, à savoir un homme et une femme qui s’aiment, a une intelligence collective de ce qui est bon pour leur enfant bien supérieur à la somme de l’intelligence de la mère et du père. Le dialogue en confiance entre eux, la manière d’assumer les points faibles de chacun, produit un éclairage unique sur ce qui est bon. La communion éclaire les situations.
C’est ce que nous voulons vivre sur notre paroisse autour de la question de l’accueil. Il s’agit de faire confiance les uns dans les autres, de porter le même souci, de se laisser éclairer par l’Esprit Saint. La communion donnée par le Christ au travers de l’eucharistie, pour une mission commune dans notre quartier, n’apparaît pas souvent. Et pourtant elle est plus forte que nous le ressentons et plus féconde que nous l’éprouvons. Ce samedi, l’exercice d’intelligence collective, de synodalité diront certains, d’assemblée paroissiale préfèreront d’autres, ne va pas produire un texte ou des projets révolutionnaires, mais une sagesse humble qui reconnaît que Dieu est là et qu’Il donne beaucoup plus que ce que nous percevons. Remercions Le pour ce beau moment.