L’habituel « shalom alberhem, ( םחרלא םרלש) », salutation invoquant la paix sur ceux à qui elle est adressée, a dû résonner différemment dans le cœur des disciples en ce jour. En effet, ils sont encore dans la tourmente des tragiques évènements d’il y a trois jours. Ils ont encore du mal à intégrer les témoignages de ses probables apparitions aux femmes, à Pierre et aux disciples d’Emmaüs. On comprend alors pourquoi ils sont saisis de frayeur et de crainte, et croient voir un esprit. (Lc 24, 37).
Pour les rejoindre dans ce contexte, Jésus propose à tous, l’expérience de Thomas que nous méditions dimanche dernier. Il leur montre (non plus les mains et le coté, mais…) les pieds et les mains et l’invite à le toucher. Les disciples peuvent ainsi attester que c’est bien le Christ mort qui est ressuscité. Jésus vient également fortifier leur foi durement éprouvée par tous ces événements en éclairant par la lumière de sa résurrection, toute l’Écriture.
Cela nous concerne aujourd’hui.
Dans le mystère de sa résurrection, le Christ accomplit pour tous les hommes, la promesse d’alliance éternelle que Dieu fait à Israël. L’Église, nouveau peuple de Dieu et corps mystique du Christ, est désormais unie aux tribulations de la passion et au triomphe de la résurrection. L’histoire de l’humanité, de laquelle elle ne peut se dissocier est donc appelée à être aussi marquée de l’intérieure des structures sociales et de cœurs, par cette présence salvifique du ressuscité. Cependant, cette fécondité du salut pour aujourd’hui, ne peut advenir que si, comme le Christ lui-même le demande, la conversion est proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations…C’est pour cela, qu’après avoir conforté la foi de ces apôtres, il nous rappelle avec eux que le temps pascal est celui du témoignage et de l’évangélisation.