Comme chaque année, le deuxième dimanche de carême nous offre à contempler l’évangile de la Transfiguration du Seigneur. Après avoir dit à ses disciples que le Fils de l’homme devait souffrir, il donne à voir à Jacques et Jean la vérité de son être, la vérité de sa vie : une vie apaisée, une vie de communion, une vie d’intimité et d’amitié. Jésus nous découvre la profondeur de la vie humaine, alors que si souvent nous faisons l’expérience de sa difficulté ou de sa superficialité. Une personne disait récemment, comme notre vie est encore prisonnière des enfantillages. C’est vrai, nous pouvons avoir le sentiment de passer beaucoup de temps à régler un certain nombre d’affaires, à tenter de maîtriser un certain nombre de passions, de jalousies, ou encore d’arbitrer des relations conflictuelles en famille ou au travail ou encore dans nos communautés chrétiennes. L’évangile de la Transfiguration nous élève à un autre niveau de notre existence, non moins réel, celui de la vie en plénitude qui ne trouvera son accomplissement qu’à notre rencontre avec Dieu au-delà de notre mort terrestre. Nous sommes invités à découvrir la profondeur de la vie à laquelle nous sommes appelés et qui déjà nous est communiquée. Cela nous demande une certaine ascèse : ne pas se laisser engluer dans l’épaisseur de notre quotidien, et un certain zèle pour la vie spirituelle. N’est-ce pas justement ce à quoi nous convie le carême ?
Père Bertrand Arsac
La Transfiguration – Peinture de Raphaël