A la suite d’autres questions insidieusement posées à Jésus dans ce chapitre 22 de l’évangile de Matthieu, les pharisiens lui demandent aujourd’hui, de désigner entre les 365 interdictions et les 248 commandement de la loi juive (soit 613 préceptes), quel est le plus important.
Cette question posée à Jésus révèle bien la naturelle tendance de l’homme, à séparer et à aborder les choses de façon exclusive : Dieu où l’homme ? Religion où engagement social, mystique ou pragmatisme ? Humanisme ou dogmatisme ?
Pour Jésus, la question se pose différemment : qu’est-ce qui en l’homme est profondément inscrit comme essentiel et peut le conduire à se réaliser authentiquement ?
Il répond donc : « tu aimeras… ». Pour lui, la volonté de Dieu se résume dans la charité. Charité dont Dieu est à la fois sujet et objet premier. C’est donc cet amour de Dieu qui unifie toute chose et fait croitre en nous la capacité d’aimer.
Le Christ souligne ainsi qu’il n’y a pas à séparer Dieu et l’homme, puisque toute pratique religieuse authentique est un chemin de salut intégrale pour l’homme. Pour lui, l’amour pour Dieu, prend forme dans notre vie humaine, à travers le tissu de relation qui la caractérise.
C’est bien dans la bienveillance, la compassion, la tolérance, le pardon et la solidarité, que nos cœurs et nos mains vivent au quotidien, l’amour du tout Autre. Inversement, c’est bien Dieu, ce tout Autre, qui nous donne d’aimer en Lui et comme Lui, par la dynamique d’une vie de prière et une vie sacramentelle constamment nourris.
Puise-Il graver en nos cœurs, comme sur les tables de la loi ce commandement et nous aider à en vivre concrètement.