Face au refus des invités, le roi fait venir au dernier moment des personnes rencontrées au carrefour, puis il ordonne d’expulser de la salle un homme qui est entré sans l’habit de noces !
Nous réagissons immédiatement avec notre logique rationnelle : à quoi pense ce roi ? Que veut-il donc exactement ? Nous réagissons ; c’est justement le but de ce petit détail illogique, invraisemblable, exagéré : nous amener à réfléchir sur la bonté de Dieu et sur notre propre responsabilité. Tous nous sommes des invités de la dernière heure que Jésus lui-même est venu chercher aux carrefours du monde. Il y a chez Dieu quelque chose d’humble et de suppliant. Ses messagers sont maladroits. Son invitation est fragile. Si nous n’en voulons pas, nous pouvons la froisser et la jeter. Avons-nous envie de participer à son banquet ?
Il nous appartient de répondre personnellement à l’invitation : nul n’est forcé d’entrer au festin contre son gré, et de chacun est attendu un minimum de loyauté et de bonne volonté.
C’est le sens de l’habit de noces réclamé de chacun des convives. Pour entrer aux noces de Jésus avec l’humanité, point n’est besoin d’un habit de riche ni d’un habit de pauvre, car l’habit qui nous est réclamé ne s’achète pas chez les marchands de ce monde. Il s’agit de revêtir le Christ, le destin du Christ, la miséricorde du Christ. Il suffit d’entrer avec un cœur nouveau, et ce cœur nouveau, c’est Dieu qui nous le donne.
Dieu est venu dans notre monde, dans la nuit de notre monde ou de notre cœur, pour nous y chercher. Il ne peut pas nous forcer. Nous sommes libres. Mais il ne se lasse pas de nous chercher…