Dans la suite de la parabole des deux enfants, celle de la vigne s’adresse aux pharisiens et aux grands prêtres, au peuple d’Israël et à chacun de nous.
D’entrée de jeux, il est intéressant de noter tout le soin que le propriétaire de cette vigne y met : il plante, entoure d’une clôture, creuse un pressoir, bâtit une tour de garde… en somme, il accomplit lui-même tout l’ouvrage ordinairement dévolu aux vignerons.
Ce propriétaire est à l’image de Dieu. Tout ce soin mis, souligne l’amour passionné de Dieu pour son peuple. Ce peuple qu’il s’est constitué, avec lequel il a fait alliance et auquel il a donné une terre. Ce peuple au sein duquel les prophètes faisant échos à sa voix, ont été souvent rejetés et maltraités par ceux qui en étaient les chefs. Ce peuple au sein duquel et mystérieusement pour lequel, Le Fils bien aimé du divin Propriétaire de la vigne donnera sa vie.
Ce peuple est l’Israël ancien, mais aussi l’Israël nouveau confié à d’autres vignerons, c’est-à-dire ouvert à toutes les nations, dont le Christ devient la pierre angulaire, la source du salut.
Nous sommes donc tous désormais, à la foi les sarments dans la vigne du Seigneur, et les vignerons à qui elle est confiée. Dans le Christ, nous sommes appelés à assumer notre responsabilité de service et de mission au cœur de l’Eglise et du monde.
Cette vigne est encore la création confiée à notre bienveillance, pour que nous n’en fassions plus l’objet d’une égoïste et stérile exploitation. Elle est le lieu d’une perpétuelle contemplation du Créateur et d’un souci partagé de faire de cet héritage commun, l’instrument d’une solidarité et d’une fraternité vraie.
Père Clément ELABO
Image par Petra Söhner de Pixabay