Nous sommes tous les témoins du péché de ceux qui nous entourent et nous en souffrons. Nous le voyons parfois mieux que notre propre péché. Rappelons-nous la parabole de la poutre et de la paille dans l’œil. Si nous aimons vraiment notre prochain, il nous faut lui révéler son péché. La correction fraternelle le demande. En famille, avec nos amis, en Eglise, à notre travail, en toute circonstance, comme chrétien, nous sommes sans cesse encouragés à vivre toutes les tentatives de réconciliation et de correction entre frères et sœurs.
Cela peut sembler irréaliste car nous sommes en effet plus enclins à nous accommoder du péché qu’à le révéler, à le justifier qu’à le combattre, à le trouver naturel qu’à le rejeter. Le dénoncer est pourtant un devoir de chaque disciple du Christ et de la communauté chrétienne. Nous pouvons penser aux comportements qui touchent notre vie personnelle, mais n’oublions pas ceux qui touchent le vivre ensemble : l’économie et le pouvoir anormal de l’argent, le pouvoir politique et parfois l’oubli du service de la cité, l’accueil de l’étranger et l’absence de partage, la famille et l’ignorance de la solitude de telle ou telle personne…
Les lectures de ce dimanche nous invitent à dépasser toute forme d’indifférence et d’avoir le souci du bonheur et du salut de chaque personne. Il ne s’agit pas de critiquer, mais d’aider l’autre à grandir, à lui faire comprendre qu’il est aimable, à poser sur lui un regard d’espérance. Si une discussion n’est pas toujours possible, au minimum, prions pour ceux que nous voyons en train de commettre un mal.
Père Christophe Aubanelle
Image par Valentin Schönpos de Pixabay