« La tristesse emplit votre cœur parce que je vous dis que je m’en vais… mais il est de votre intérêt que je m’en aille » (Jn 16,7). En relisant ces paroles d’adieux de Jésus à ses disciples, me sont revenues à l’esprit celles que chante Gainsbourg à la femme qu’il quitte : « Je suis venu te dire que je m’en vais, Et tes larmes n’y pourront rien changer… » Curieux rapprochement me direz-vous, mais il a le mérite de souligner ce qui ne coule pas de source. Comment cela pourrait-il nous être profitable que Jésus parte ? Tout ne serait-il pas plus simple s’il était simplement resté parmi nous ?
J’en ai parlé à notre nouvel ami ChatGPT, curieux de savoir ce qu’il penserait du rapprochement entre ces deux séparations tragiques. Voici sa réponse qui n’est pas inintéressante :
« Dans la chanson de Serge Gainsbourg, les paroles évoquent une relation romantique où l’homme annonce à sa partenaire qu’il la quitte. Les paroles expriment une certaine indifférence face aux sentiments de tristesse de la femme, soulignant que ses larmes ne pourront rien changer à sa décision de partir. Il s’agit d’une rupture sentimentale entre deux individus.
En revanche, la déclaration de Jésus à ses disciples se situe dans un contexte différent. Jésus annonce à ses disciples qu’il va les quitter physiquement, car il sait qu’il sera crucifié et ressuscitera ensuite. La tristesse dont il parle est celle ressentie par ses disciples face à son départ imminent. Il suggère que leur chagrin sera transformé en joie lorsqu’ils comprendront la signification de son sacrifice et la venue du Saint-Esprit. »
Bingo, c’est très clair. Il y a entre les deux situations une différence qui change tout : pour les premiers c’est la fin définitive de la relation ; pour Jésus et ses disciples c’est un progrès, le départ physique de Jésus et l’effusion de l’Esprit-Saint qui s’en suit correspondent à une étape nouvelle de la relation, incomparablement plus puissante. C’est le début d’une présence spirituelle de Jésus à chaque disciple continue, intime, personnelle, indépendante du temps et de l’espace. Dans cette neuvaine avant la Pentecôte, que le Seigneur nous donne la grâce d’en faire l’expérience !