Les rues parisiennes sont depuis quelques jours déjà habillées de lumière, la féérie de Noël – comme disent pompeusement les annonceurs – se prépare ! Alors on chine, on achète, on fait des affaires, et tout semble bien ainsi. Le flâneur du soir remarquera simplement que les illuminations sont cette année plus modestes et que les rues semblent plus sombres. A l’heure de la crise énergétique la tendance est à la sobriété, la tour Eiffel elle-même disparait avant minuit tandis que les panneaux publicitaires doivent désormais être éteints pour la nuit.
Au fond, n’est-ce pas plus mal ainsi ? Qui pourrait en effet apercevoir l’Étoile du matin si le ciel est saturé de lumières d’artifice ? L’Avent est l’attente dans la nuit d’une lumière qui fait encore défaut, la reconnaissance que les temps que nous vivons ne sont pas les meilleurs, que nos constructions les plus assurés sont bien fragiles, qu’en réalité nous avons bien besoin de Celui qui vient renouveler toute chose par la puissance de sa présence.
Dans la période de désenchantement ecclésial que nous traversons, la joie ne viendra pas d’un sursaut volontariste mais d’un approfondissement salutaire. Comme Noé entra dans l’arche le temps du déluge, l’Avent nous offre l’occasion de répondre aux troubles du temps par une descente en nous même et un décentrement vers la véritable source de la lumière. En ce premier jour de veille nous pouvons nous demander personnellement : quelle est mon attente aujourd’hui vis-à-vis de Dieu ? Quelle paix, quel courage, quelle réconciliation, quelle consolation puis-je espérer ? Comment me rendre disponible à la venue du Seigneur dans ma vie ces prochaines semaines ?
Bonne entrée en Avent !