Le pharisien de la parabole de ce dimanche n’attend rien de Dieu. Il contemple ses bonnes œuvres, se sent supérieur aux autres. Il est dans l’autojustification. Pour lui la sainteté consiste à coïncider avec une image gratifiante de lui-même, à cocher les cases qu’il a lui-même définies.
Le publicain, lui, ne vient pas au Temple pour trouver en Dieu un témoin de sa réussite, mais un confident de sa misère. Il se tient à distance, comme un homme qui n’aurait pas droit à l’amour de Dieu; et pourtant il est venu car il sait que l’amour de Dieu ne se mérite pas.
Il n’ose pas lever les yeux, de peur de rencontrer un regard qu’il ne saurait supporter, le regard de Dieu, chargé d’amour, mais d’un amour tellement immérité! Il ne songe même pas à se comparer aux autres, car une première comparaison déjà l’a rendu humble, celle de sa vie lourde et lâche, fausse et malhonnête, avec ce qu’il pressent de la bonté de Dieu.
Il est en vérité avec lui-même, il a conscience de son péché, il reconnaît humblement, avec une sorte d’évidence, combien le mensonge s’est installé dans sa vie, comment il s’est éloigné des commandements de Dieu et combien peu il sait aimer.
C’est alors que peut monter la vraie prière, celle qui traverse le dépit orgueilleux et exprime la vraie conversion, l’authentique retournement vers Dieu: «Mon Dieu, aie pitié du pécheur que je suis ! »
Et moi ? Est-ce que je demande à Dieu son aide pour que je me convertisse ? Ou bien suis-je aveugle au point de penser que mes pratiques religieuses suffisent à me rendre juste aux yeux de Dieu ?