La résurrection, ou plutôt la réanimation, de Lazare, est le dernier signe accompli par Jésus avant son ultime montée vers Jérusalem. Jésus a bien entendu le message des deux sœurs comme un appel au secours. Mais il laisse la mort faire son œuvre. Il laisse la séparation s’imposer comme une nécessité. C’est une vérité à la fois simple et fondamentale : tous croyants que nous sommes, nous ne serons pas dispensés de la mort physique. Et il n’appartient pas à la foi de chercher à effacer ou à nier cette réalité incontournable.
Même si Lazare est mort une deuxième fois par la suite, sa résurrection demeure une authentique victoire de Jésus sur la mort ! Elle l’est bien au-delà de ce que nous nous imaginons le plus souvent. Et c’est ce que nous révèle le magnifique dialogue avec Marthe. Jésus prend la parole en centrant tout sur sa personne quand il déclare solennellement : « Je suis la Résurrection et la Vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra. Crois-tu cela ? » À entendre Jésus, la résurrection pour celui qui croit en lui est déjà là, elle est déjà à l’œuvre dans nos vies. Elle nous est déjà donnée.
La résurrection est le cœur de la foi chrétienne. Elle fait entrer dans une vie nouvelle dont Jésus est le premier vivant, qui nous ouvre un « passage », ce que signifie le mot « Pâques ». Croire en la résurrection de Jésus, c’est croire aussi à notre propre vie éternelle, sous une forme encore inconnue.
La vie éternelle, qu’est-ce que c’est ? Sinon, cette vie non plus fermée sur soi mais ouverte à Dieu et aux autres, cette vie donnée qui a mis la mort derrière soi, cette vie peut être alors plus forte que la mort. Y-croyons-nous ? En avons-nous le désir ?
Par le Père Christophe Aubanelle
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