L’évangéliste Matthieu souligne que les Mages, quand ils arrivèrent à Bethléem, « virent l’enfant avec Marie sa mère, se prosternèrent et l’adorèrent » (Mt 2, 11). Adorer le Seigneur n’est pas facile, ce n’est pas un fait immédiat : cela exige une certaine maturité spirituelle, étant le point d’arrivée d’un cheminement intérieur, parfois long. L’attitude d’adorer Dieu n’est pas spontanée en nous. L’être humain a besoin, oui, d’adorer, mais il risque de se tromper d’objectif ; en effet, s’il n’adore pas Dieu, il adorera des idoles – il n’y a pas de demie mesure, ou Dieu ou les idoles, ou pour prendre une expression d’un écrivain français : “Celui qui n’adore pas Dieu, adore le diable” (Léon Bloy) –, et au lieu d’être croyant, il deviendra idolâtre.
A notre époque il est particulièrement nécessaire que, aussi bien individuellement que communautairement, nous consacrions plus de temps à l’adoration, en apprenant toujours mieux à contempler le Seigneur. Si le sens de la prière d’adoration est un peu perdu, nous devons le retrouver, aussi bien communautairement que dans notre vie spirituelle. Aujourd’hui, nous nous mettons donc à l’école des Mages, pour en tirer quelques enseignements utiles : comme eux, nous voulons nous prosterner et adorer le Seigneur. L’adorer sérieusement, et non comme a dit Hérode : « Faites-moi savoir où il est et j’irai l’adorer ». Non, cette adoration ne va pas […].
Que le Seigneur Jésus fasse de nous ses vrais adorateurs, capables de manifester par la vie son dessein d’amour qui embrasse l’humanité entière. Demandons la grâce pour chacun de nous et pour l’Église tout entière, d’apprendre à adorer, de continuer à adorer, de pratiquer beaucoup cette prière d’adoration, parce que Dieu seul est adoré.