Reconnaissons-le humblement, certaines paroles du Christ dans les Évangiles sont parfois difficiles à comprendre et à interpréter. Il ne faut cependant pas cesser de les accueillir et de les méditer, en demandant à l’Esprit-Saint la grâce de nous les faire comprendre. D’autres paroles en revanche, ont le mérite d’être très claires et explicites. Si claires que parfois, elles ont l’air d’aller de soi, et on n’y prête pas plus d’attention que cela.
Il me semble qu’une phrase de l’Évangile de ce jour est de cet ordre là, et mérite d’être entendue à nouveaux frais : « en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire », dit Jésus. Qu’est-ce à dire ? Ne puis-je pas vivre ma vie et faire ce que j’ai à faire, de moi-même et par moi-même ?
En réalité, il faut comprendre ici que Jésus nous demande de porter du fruit, car voilà ce que le Père attend de nous. Or nous ne pourrons porter du fruit, que si nous sommes unis à Celui qui nous donne d’en porter. Le sarment peut-il dire : « peu m’importe la vigne, je donnerai de beaux raisins tout seul, par moi-même » ? S’il n’est pas uni à la vigne, il n’est rien, et ne donnera aucun fruit.
Reprenons la phrase complète du Christ : « Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire ». En dehors du Christ, nous ne pourrons pas porter le fruit que nous sommes appelés à porter. Mais voilà ce que cette phrase veut également dire : « en moi, unis à moi, vous pouvez tout faire ; je peux faire en vous, je vous ferai porter du fruit ».
Ô Jésus, donne-moi d’être uni à toi et de demeurer en toi, en toute chose et en toute circonstance. Fais-moi porter le fruit que tu désires, unis mon cœur au tien, et que jamais je ne sois séparé de toi.