Plus le Carême avance, plus la liturgie nous rappelle l’exigence de conversion qu’il comporte, pour accueillir le Christ ressuscité. Cette semaine, nous entendions ce passage : « Qui écoute ma parole et croit en Celui qui m’a envoyé, obtient la vie éternelle et il échappe au jugement, car déjà il passe de la mort à la vie » (Jean 5,24). Ce que veut dire ici Jésus, c’est que Dieu ne juge ni ne condamne personne, mais plutôt que nous nous jugerons à l’heure de notre mort, en voyant l’extrême lumière d’amour du Christ. Et lorsque nous accueillons sa Parole, nous acceptons qu’un jugement se fasse en nous, dès ici-bas, pour écarter les ténèbres qui sont en nous.
Comment pouvons-nous recevoir cette lumière du Christ dès aujourd’hui, par anticipation ? Certainement dans le sacrement de réconciliation. Le cœur de la confession se situe justement dans cette lumière sur nos fautes, reçue de Dieu, et que nous appelons le repentir ou la contrition. Quelle grâce plus grande que de réaliser son péché et de vouloir revenir au Seigneur ? Voici le sacrifice qui plaît à Dieu, nous dit le Psaume 50. L’aveu de nos péchés, même s’il est indispensable, ne doit pas retenir notre attention au-delà de notre préparation à la confession. Ce qui est central, c’est la grâce de vérité que le Seigneur nous donne déjà lorsque nous voyons nos fautes et souhaitons nous en détourner. Cette grâce porte tout son fruit au moment de l’absolution, lorsque le prêtre nous délivre du péché. L’évangile de ce dimanche nous en donne une illustration : Lazare a été ressuscité par le Christ mais encore fallait-il qu’il soit délié de ses bandelettes qui le comprimaient. Le Christ nous fait renaître à la vie par sa lumière sur nos péchés, et nous délivre ensuite par le sacrement de réconciliation et la parole du prêtre. Que chacun puisse sentir cette joie de revenir au Seigneur et d’être libéré !