Jésus n’a jamais déclaré « Je suis venu pour faire des miracles », il a dit qu’il était venu pour annoncer la Bonne Nouvelle : « Le Règne de Dieu s’est approché ». Les miracles et les guérisons sont le signe que le règne de Dieu est déjà là : « C’est POUR cela que je suis sorti ». Le risque pour nous, c’est de ne voir en Dieu qu’un guérisseur, une solution à nos problèmes. Pourtant le Christ a été clair : « Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice, et tout le reste vous sera donné par surcroît ». Malheureusement, nous faisons souvent l’inverse.
Dans la deuxième lecture Saint Paul insiste sur l’urgence de l’annonce de la Bonne Nouvelle : » Si j’annonce l’Évangile, je n’ai pas à en tirer orgueil, c’est une nécessité qui s’impose à moi ; malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile ! » Et c’est pour cela que Jésus prie : « Le lendemain, bien avant l’aube, Jésus se leva. Il sortit et alla dans un endroit désert, et là il priait. » Jésus va au désert pour rencontrer Dieu ; et aussitôt revenu près de ses disciples, il leur dit « Partons » … Loin d’affaiblir son ardeur missionnaire, la prière le relance au contraire ; « Jésus ne serait pas allé aussi loin dans l’évangélisation s’il ne s’était pas retiré aussi loin dans la prière » (Mgr Coffy). Opposer la prière à l’action, est un faux dilemme : l’une ne peut aller sans l’autre. Au congrès eucharistique de Lourdes en 1981, un Évêque déclarait : « Un évangélisateur qui ne prie plus, bientôt n’évangélisera plus ». En d’autres termes, si nous ne vivons pas une relation personnelle avec Dieu, nous n’avons rien à annoncer. Nous ne sommes pas crédibles.