La Bonne nouvelle des mages

Voilà les mages, des étrangers, des hommes venus d’on ne sait trop où. Ce ne sont pas des rois, mais des chercheurs de roi : « Où est le roi qui vient de naître ? ». Ils veulent, disent-ils, « se prosterner devant lui » et lui offrir des présents symboliques. Un geste étonnant de gratuité. Ils venaient rencontrer un roi, ils découvrent un enfant. Ils imaginaient un palais dans la capitale, ils entrent dans une maison de village. Voilà de quoi être désarçonnés, déçus ! Eh non ! Ce sont des hommes à l’esprit et au cœur ouverts à l’inattendu, à l’inconnu. Ils ne sont pas restés chez eux à faire de l’astrologie. Ils se sont mis en route, ils sont partis à l’aventure.

Ces mages sont porteurs d’une Bonne Nouvelle pour nous. Jésus, dont le nom signifie « Dieu sauve », ne se donne pas aux seuls spécialistes de la religion, il n’est pas l’homme d’une caste réservée, d’une élite. Il est pour tous les hommes, d’aussi loin qu’ils viennent, aussi étranges qu’ils soient, aussi pécheurs soient-ils. C’est aussi l’expérience des bergers à Noël, quand ils sont venus à la crèche. Tous ont été appelés par Dieu, tous ont reçu la parole de salut adressée par Dieu.

Autre Bonne Nouvelle : il n’y a aucune condition à remplir pour recevoir le Salut. L’enfant Dieu se donne à accueillir à tous ceux qui ont un cœur ouvert et libre, qui acceptent de se déplacer, de quitter leurs certitudes pour avancer sur le chemin de la Vie éternelle. Cela suppose de ne pas rester assis dans son confort et sa tranquillité, mais de partir à la recherche de Dieu, de ne pas être dans la satisfaction de soi, mais d’accepter d’être des personnes en creux, en manque, en recherche. Accepter de se mettre en route sans savoir où mène le chemin peut paraître rude et redoutable. Mais n’oublions pas ce qui est arrivé aux mages, ce qui leur est donné au terme de leur longue et incertaine démarche : « ils éprouvèrent une très grande joie ».

Par le Père Christophe Aubanelle

L’Épiphanie, d’Andrea Mantegna