« À César ce qui est à César, à Dieu ce qui est à Dieu »

Cette phrase bien connue de Jésus est presque devenue comme un proverbe de sagesse universelle. Du moins…, pour sa première partie. Il est facile de dire à tout bout de champ : « rendez à César ce qui est à César », en oubliant la deuxième partie de la phrase. Cela signifierait : « reconnaissez la responsabilité de tel acte à celui dont on sait qu’il l’a commis ou la propriété de tel bien à telle personne qui le possède ». Il y a certes un désir d’honnêteté dans cela. Mais cela ne suffit pas.

En ajoutant : « rendez à Dieu ce qui est à Dieu », Jésus insiste sur le fait que nous avons tous quelque chose à rendre à Dieu, à commencer par notre action de grâce, notre louange, notre adoration. Oui, nous devons rendre à Dieu toute la gloire qui lui appartient. Nous devons aussi lui rendre – au sens d’offrir en retour – tout ce qu’il nous a donné. « Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? » dit saint Paul (1 Co 4,7). En y réfléchissant bien…, rien. Nous recevons tout de Dieu, aussi faut-il tout lui rendre en sacrifice d’action de grâce.

Seulement, en faisant un bel examen de conscience, force est de constater qu’il y a certains aspects de notre vie que nous ne sommes pas prêts à lui rendre ou que nous ne voulons pas lui offrir. Peut-être que dans ce cas, c’est qu’il faut d’abord lui offrir notre péché…, avec contrition et confiance en sa miséricorde. Alors, nous serons capables de tout rendre à Dieu et de nous offrir nous-mêmes en sacrifice de louange. « Rendez au Seigneur la gloire et la puissance, rendez au Seigneur la gloire de son Nom ! » (Ps 95)

Par le Père Paul-Marie de Brunhoff